Tiznit

Comme je vous l’explique dans la rubrique « Portrait », c’est parce que je vivais tout près de Tiznit que j’ai dévié mon activité de mosaïste vers celle de créatrice de bijoux. La collecte de matériaux les plus « purs » possibles, issus de la nature sans retouche conduit fatalement jusqu’aux gemmes, aux métaux précieux, et les smaltes de la mosaïste jusqu’aux pâtes de verres chargées d’histoire, ces millefiori et autres rossetta venant de Venise pour servir de monnaie au XVIIe siècle. Tout cela se trouve à Tiznit.

Et si vous-même aviez envie de venir vous promener dans ce soukh des bijoutiers qui attire les coquettes de tout le pays et peut-être même pousser jusqu’à mon atelier et mon show-room qui se trouvent entre Tiznit et l’océan (collecte de galets, nacre, coquillages, vertèbres de poisson) ? Où iriez-vous manger et dormir ? Que puis-je vous conseiller, moi qui vis ici ?

Il existe plusieurs endroits dans le centre de la médina qui me plaisent beaucoup.

Riad Janoub est situé en plein cœur de l’ancienne médina. C’est une maison d’hôtes de grande classe conçue comme un Riad avec des bâtiments couleur sable disposés en U autour d’une piscine chauffée. J’y aime particulièrement le souci du détail, dans les salons, les chambres, jusqu’aux toilettes, tout est pensé pour ajouter à un service déjà parfait « le petit plus » qui fait la différence.

Voir leur site : www.riadjanoub.com

Au Riad « le lieu », un peu plus haut dans la médina, on peut faire la connaissance de la tout aussi sympathique Aïcha, dont le Riad plus petit est équipé de quelques chambres d’hôtes et d’un restaurant. L’ambiance est très agréable, la cuisine franco-marocaine, et la situation idéale puisque c’est à quelques pas de la place du mechouar où se trouve le soukh des bijoutiers.

Voir sur www.riadlelieu.com

Et en dehors des bijoux et autres kissariat, marchés semi-ouverts regorgeant de djellabas, babouches et autres artisanats typiques, que trouve-t-on sur cette fameuse place du mechouar ? De sublime, magnifique et très raffiné ? On trouve l’enseigne Leo Atlante, duo de créateurs de foulards et écharpes haute couture qui diffusent leurs produits jusqu’au Japon. Leur démarche est d’autant plus louable qu’une douzaine de femmes sans revenus ont trouvé un travail gratifiant et des revenus sûrs grâce à eux. Constituées en association dans leur village, elles tentent dans la bonne humeur de soutenir la cadence et l’obligation de production tout en brodant à la main sur de magnifiques tissus un difficile point de Fès.

Voir Leo Atlante

Le soir, à l’heure où tout le Maroc sort « à la fraîche » puisque les magasins ouvrent tard, il y a aussi les vendeurs ambulants. Particulièrement réactifs, ils vendent ce qu’il faut, ni plus ni moins. Les jours précédents l’aïd, des piques de brochettes et des couteaux, s’il y a une coupure d’eau, des bouteilles d’eau de 5 litres, s’il pleut, des parapluies, etc. Ils naissent en même temps que le problème qu’ils annihilent. Dans la foule chamarrée, on entend brailler « milla, milla, milla !!!! », ce qui veut dire cent donc cent réal donc cinq dirhams. Amis voyageurs, bienvenu dans le difficile apprentissage des chiffres en arabe. Le plus simple étant d’avoir dans ses poches une petite réserve de pièces de 5 ou 10 dirhams et de se régaler d’un beignet (chfunj), d’une crêpe carrée (mésèm) ou de s’offrir quelque inénarrable babiole.

Réservé à ceux qui sont prêts à se risquer dans le sud d’un Maroc tellement moins touristique qu’Agadir, hors des sentiers balisés par les tours operators.

Pour avoir un aperçu de la ville jaune et bleue et découvrir Tiznit en images : visiter Tiznit au Maroc