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Décrire ce travail, c’est surtout le ressentir. D’abord par le toucher. La sensualité en est une donnée capitale puisque les pierres permettent d’appréhender la chair même, les entrailles de la Terre. Tout un monde de sensations chamarrées et tactiles, instantanés d’images, de détails piochés, zooms de nature, éclats de vie. Marbres, granits et pierres, pâtes de verre à la surprenante intensité colorée. Mais aussi la poussière d’or de la terre, le motif grillagé d’un fragment d’écorce, de menus objets, les morceaux de rien dépouillés de sens, les petites plaques rouillées qui furent un jour une boîte, autrefois.

La difficulté technique ajoute encore au plaisir de l’effort. Ces pierres, il faut les tailler pour leur donner la forme souhaitée… Cette collusion entre recherche purement formelle et domination de la matière évoque certaine démarche du land art lorsque tout en utilisant le produit de la Terre ses interprètes proposent un déchiffrement de sa poésie brute. La fragmentation alors non seulement oblige le regard à se concentrer mais encore permet un passage vers les paysages intérieurs…