L’atelier, cet endroit où l’on entend bruisser les pensées, celui où l’on cherche, furète, tente, éprouve, recommence. Où fulgure parfois une vieille et minuscule pensée qui soudain trouve à s’épanouir.
Cet endroit où parfois, dans le désarroi, même le bruit d’un scarabée aux pattes qui grattent s’entend très fort, celui d’où il est impossible de penser à temps à la cuisson d’un plat dans la cuisine pourtant proche, parce que le temps, et surtout le temps mesuré, y est totalement annihilé.
L’atelier des pinceaux et sa lumière crue, l’atelier des marbres et sa poussière nue, celui des perles et rubans aux tons chatoyants. La pièce qui accueille les idées à toute heure du jour ou de la nuit, qu’il faut protéger des chats, celle d’où l’on a du mal à s’extirper. La pièce qui fait peur, les mauvais jours sans tentation, sans frisson, sans raison, et tout est à recommencer.